La prolifĂ©ration des conflits en Afrique a suscitĂ© simultanĂ©ment la mise en place des mĂ©canismes de leur rĂ©solution et de leur prĂ©vention. Dans ce processus, les diffĂ©rentes institutions locales, rĂ©gionales et internationales chargĂ©es de la paix sont intervenues et interviennent aux diffĂ©rents niveaux oĂ¹ ces conflits Ă©mergent autant qu’elles essaient de mettre en place des systèmes de prĂ©vention mieux adaptĂ©s. La rĂ©cente DĂ©claration du Caire1 instituant un mĂ©canisme de prĂ©vention, gestion et rĂ©solution des conflits au sein de cette organisation panafricaine constitue un pas certain qui comptabilise l’apport des expĂ©riences des organisations sous-rĂ©gionales autant qu’elle prend en compte les rapports Ă©voluant entre l’Afrique et la communautĂ© internationale Ă la suite de la fin de la guerre froide. Elle rĂ©pond aussi de l’existence de nombreux conflits latents et Ă©mergents en Afrique de l’Ouest qui connaĂ®t une paix internationale nĂ©gative contrastant avec de violents conflits domestiques, pour reprendre l’expression de Kakowicz (1997). Si, pour l’Afrique, l’Ă©tude des conflits et leur rĂ©solution sont importantes, leur approche et analyse en amont, soit la prĂ©vention, deviennent une nĂ©cessitĂ©, voire une urgence face, d’une part, au coĂ»t humain et matĂ©riel qu’endurent ses rĂ©gions et pays dĂ©jĂ pauvres pour la plupart; de l’autre, face au dĂ©veloppement et aux changements rĂ©cents des rapports et du sens mĂªme de l’intervention internationale dans le monde, oĂ¹ la nouvelle politique du containment s’est rĂ©vĂ©lĂ©e très dĂ©sastreuse pour l’Afrique. Elle s’est rĂ©vĂ©lĂ©e une simple dĂ©rĂ©liction du continent et une intervention Ă moindre coĂ»t financier, mais au prix de massacres tacitement autorisĂ©s2.
Tshikala K. Biaya
ISBNÂ : 0850-3907
CODESRIA 1999