Product Tag: SOCIÉTÉ

La fin des années 1990 et le début des années 2000 ont vu se développer une réflexion globale établissant une relation réciproque étroite entre la santé et le développement économique et social (Murray & López 1996 ; Global Forum for Health Research 2000 ; United Nations Millenium Summit 2000 ; Sachs 2001 ; The World Bank 2001). L'étude des rapports de genre et des dynamiques sociales, culturelles et politiques est aussi apparue nécessaire à la compréhension des problèmes de santé ; tout comme le sont l'analyse des contextes de pauvreté, des situations de tensions ou de violences politiques et celle des enjeux économiques et des rapports de pouvoir à l'échelle nationale et internationale (Schoepf 2004). L'analyse de la situation sanitaire en Afrique fait ressortir le poids énorme des pathologies infectieuses (en particulier le paludisme, la tuberculose, les infections sexuellement transmissibles), de la morbidité et de mortalité maternelles et infantiles et leur développement au cours des dernières décennies des années 1990. De par son ampleur et de par ses impacts, le VIH/SIDA est certainement l'épidémie qui a le plus sévèrement touché l'Afrique au cours de ces deux dernières décennies. A ce tableau s'ajoute le poids des maladies non transmissibles dont l'importance parait grandissante, bien que faiblement documentée. La situation sanitaire en Afrique paraît étroitement associée aux crises multiformes qui affectent divers déterminants sociaux, écologiques, politiques ou économiques de la santé (éducation, cadre de vie, nutrition, accès à l'eau potable, niveau de vie...). Elle met à nu la décrépitude des systèmes de santé qui ploient sous les effets conjugués des contrecoups des programmes macroéconomiques, de l'exode des ressources humaines et des politiques de santé inadaptées aux besoins des individus et des communautés les plus pauvres. La crise de la santé est aussi celle des théories et modèles qui prédominent dans l'analyse et la construction des réponses biomédicales ou socio comportementales et qui demeurent lourdement influencées par les concepts culturels occidentaux. Les systèmes de santé en Afrique portent aussi encore le lourd héritage des paradigmes et des rapports politiques qui ont servi de modèle et d'armature théorique à la médecine coloniale. Ils prolongent des approches qui reproduisent des procès d'exclusion des aspects culturels, sociaux et politiques de la maladie dans les sociétés et communautés locales. En conclusion, il s'agit de re-conceptualiser la question de la santé dans des approches qui intègrent l'analyse des problèmes et la construction des réponses dans des processus sociaux, culturels et politiques de transformation sociale. La recherche africaine sur les problèmes de santé devrait, de ce fait, largement remettre en cause les paradigmes dominants dans lesquels elle se trouve, en grande partie, insérée.     ISBN : 2-86978-222-8 CODESRIA 2008
SOCIÉTÉ

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Santé, société et politique en Afrique (Printed)

Santé, société et politique en Afrique (Printed)

 

La fin des années 1990 et le début des années 2000 ont vu se développer une réflexion globale établissant une relation réciproque étroite entre la santé et le développement économique et social (Murray & López 1996 ; Global Forum for Health Research 2000 ; United Nations Millenium Summit 2000 ; Sachs 2001 ; The World Bank 2001). L’étude des rapports de genre et des dynamiques sociales, culturelles et politiques est aussi apparue nécessaire à la compréhension des problèmes de santé ; tout comme le sont l’analyse des contextes de pauvreté, des situations de tensions ou de violences politiques et celle des enjeux économiques et des rapports de pouvoir à l’échelle nationale et internationale (Schoepf 2004). L’analyse de la situation sanitaire en Afrique fait ressortir le poids énorme des pathologies infectieuses (en particulier le paludisme, la tuberculose, les infections sexuellement transmissibles), de la morbidité et de mortalité maternelles et infantiles et leur développement au cours des dernières décennies des années 1990. De par son ampleur et de par ses impacts, le VIH/SIDA est certainement l’épidémie qui a le plus sévèrement touché l’Afrique au cours de ces deux dernières décennies. A ce tableau s’ajoute le poids des maladies non transmissibles dont l’importance parait grandissante, bien que faiblement documentée. La situation sanitaire en Afrique paraît étroitement associée aux crises multiformes qui affectent divers déterminants sociaux, écologiques, politiques ou économiques de la santé (éducation, cadre de vie, nutrition, accès à l’eau potable, niveau de vie…). Elle met à nu la décrépitude des systèmes de santé qui ploient sous les effets conjugués des contrecoups des programmes macroéconomiques, de l’exode des ressources humaines et des politiques de santé inadaptées aux besoins des individus et des communautés les plus pauvres. La crise de la santé est aussi celle des théories et modèles qui prédominent dans l’analyse et la construction des réponses biomédicales ou socio comportementales et qui demeurent lourdement influencées par les concepts culturels occidentaux. Les systèmes de santé en Afrique portent aussi encore le lourd héritage des paradigmes et des rapports politiques qui ont servi de modèle et d’armature théorique à la médecine coloniale. Ils prolongent des approches qui reproduisent des procès d’exclusion des aspects culturels, sociaux et politiques de la maladie dans les sociétés et communautés locales. En conclusion, il s’agit de re-conceptualiser la question de la santé dans des approches qui intègrent l’analyse des problèmes et la construction des réponses dans des processus sociaux, culturels et politiques de transformation sociale. La recherche africaine sur les problèmes de santé devrait, de ce fait, largement remettre en cause les paradigmes dominants dans lesquels elle se trouve, en grande partie, insérée.

Depuis une dizaine d’années, à la faveur de l’émergence du processus de démocratisation, le Groupe d’études et de recherche sur État et sociétés au Niger (GERES) s’est attaché à cerner les éventuels possibles d’une transformation sociale au Niger. La formation de l’État et la construction de la démocratie ainsi que les rapports de l’armée avec la politique ont constitué les thèmes de recherche dominants. Le GERES aborde dans le présent ouvrage la question des intellectuels au Niger dans leur rapport à l’État, au politique et à la société. Pour la première fois dans l’histoire de ce pays, on disposera d’une réflexion des intellectuels nigériens sur les intellectuels nigériens. Cette recherche vient compléter la série de travaux publiés par le GERES et s’intègre parfaitement dans un vaste programme cohérent dont l’objectif général est d’étudier les acteurs et les lignes de force de l’histoire politique et sociale du Niger contemporain. Il s’agit d’une approche comparative, dans une perspective historique et sociologique allant de l’époque précoloniale jusqu’à l’avènement de la démocratie. La perspective historique permet de cerner le plus étroitement possible sur la longue durée les phénomènes de continuité et de rupture entre les différents âges historiques (précolonial, colonial et postcolonial) dans les perceptions que l’on a de l’intellectuel, de son rôle dans la société, de ses relations complexes et parfois ambiguës avec le pouvoir politique, de ses rapports à l’État et à la société. Cette référence aux héritages et filiations est essentielle pour démêler les influences multiples, les recompositions et les transformations survenues au sein du paysage intellectuel nigérien. Au plan sociologique, l’ouvrage expose des éléments d’une sociologie des intellectuels au Niger : histoires de vie (trajectoires individuelles) et histoire intellectuelle (variabilité des logiques) de quelques figures emblématiques.   Over the past decade, thanks to the emergence of the process of democratization, the Group of Studies and Research on State and Societies in Niger (GERES) has endeavored to identify possible social transformation in Niger. The formation of the state and the construction of democracy, as well as the military's relations with politics, constituted the dominant research themes. In this book, GERES addresses the issue of intellectuals in Niger in their relationship to the state, politics and society. This research complements the series of works published by GERES and fits perfectly into a vast and coherent program whose general objective is to study the actors and the strengths of the political and social history of contemporary Niger. It is a comparative approach, from a historical and sociological perspective, going from the pre-colonial period to the advent of democracy. Kimba Idrissa holds a PhD in Letters, Social Sciences and Humanities. He is a Full Professor at the University Abdou Moumouni of Niamey (Niger). He has worked as associate professor and researcher in many universities and research centres in Africa, France, The Netherlands and the United States. He has done many publications on the political and social history of contemporary Niger. His recent works include Niger: Etat et démocratie, Paris, L’Harmattan.   ISBN : 978 2 86978 708 7 CODESRIA 2016
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