La sécheresse des années 1970 au sud du Sahara et dans le Sahel, ainsi que la famine des années 1980 en Ethiopie ont, de manière tragique et spectaculaire, focalisé l’attention sur la gravité de la crise écologique en Afrique. Avec la télévision, les foyers des pays développés ont pu voir les images d’un continent écologiquement ravagé, auxquelles ils ont généreusement répondu en envoyant de la nourriture, des vêtements et de l’argent aux victimes. Hélas, une fois les caméras parties et l’attention polarisée ailleurs, les problèmes sont restés aussi épineux que jamais. En fait, la crise économique qui sévit actuellement en Afrique est en grande partie considérée par certains comme étant une crise écologique1. Malheureusement, jusqu’à ces derniers temps, un grand nombre d’individus en Afrique tout comme dans la plupart des pays en développement considérant les préoccupations écologiques comme un luxe qui risque de détourner l’attention du problème plus urgent et plus sérieux consistant à réaliser un taux de croissance économique rapide. Cette attitude provient en partie de la conviction que la dégradation de l’environnement est un prix à payer inéluctablement au développement. Encore plus important peut-être, il y a le fait que beaucoup d’individus dans les pays en développement ne pouvaient pas s’identifier au « mouvement écologique » dans les pays plus développés, dont l’impulsion et l’orientation initiales ont été définies comme allant à l’encontre de la croissance et du changement d’attitude notables se sont opérés, comme par exemple la prise de conscience que des mesures destinées à résoudre ou à atténuer la grande priorité. Et pourtant, malgré cette nouvelle prise de conscience, l’Afrique est toujours à la traîne, notamment dans le débat en cours sur les changements écologiques à l’échelle globale.
Salau Ademola T.
ISBN: 0850-2633
CODESRIA 1993