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Abdelali Doumou
CODESRIA, 1987, 172 p
ISBN 2-86978-001-x
Les matérialités contemporaines du religieux aux frontières du privé
Dans les sociétés ouest-africaines, l’espace public est fortement imprégné de religiosités. Il s’y édicte une kyrielle de conduites à tenir susceptibles d’influencer les croyants. Comprendre ces dynamiques religieuses implique de saisir comment ces normes pénètrent la vie privée des individus, et comment les croyants – chrétiens et musulmans – se saisissent de ces normes, les mettent en scène ou les détournent dans leur quotidien. Fruit d’un travail collectif mené dans l’ANR « Priverel », en partenariat avec les universités de Ouagadougou (Burkina Faso), Abomey Calavi (Bénin) et Gaston Berger (Saint-Louis, Sénégal), cet ouvrage s’appuie sur la notion « d’espace privé religieux » pour analyser l’appropriation par les croyants des normes religieuses au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal.
De l’État indépendant du Congo au Zaïre contemporain (1885-1974) : pour une démystification de l’histoire économique et politique (Printed)
Qu’est-il advenu des « richesses » tant vantées du Congo ? Plus précisément, qui a bénéficié du capital accumulé par l’industrie coloniale ? Comment se fait-il que l’économie zaïroise soit restée une économie sous-développée alors que l’économie belge, elle, a prospéré ? Le triomphe actuel des multinationales, avec à leur tête le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, aurait été préparé en fait, par les mécanismes mis en place au temps de la colonisation. Il faudrait seulement substituer « l’ajustement structurel » à la « pacification » coloniale.
En jetant un regard nouveau sur l’histoire économique du Zaïre qui remet en question le « savoir-faire colonial » et propose une interprétation enracinée dans le vécu populaire, J. Depelchin nous offre une contribution importante à l’historiographie africaine. Inciter d’autres chercheurs à s’intéresser aussi aux formes prises par les analyses du passé colonial, telle est l’ambition de l’auteur.
Ce livre s’appuie sur une documentation riche et variée.
J. Depelchin s’emploie à remettre en question les modalités de fonctionnement de l’interprétation historique, tout en procédant à une analyse minutieuse de l’impact des sociétés anonymes belges sur l’économie du Congo/Zaïre.
Jacques Depelchin est un intellectuel, un universitaire et un militant engagé en faveur de la paix, de la démocratie, de la transparence et d’une politique favorable au peuple en République démocratique du Congo.
Il est né au Congo et a étudié à l’Université Lovanium (Kinshasa) en RDC, à l’Université de Londres, à l’Université Johns Hopkins en Italie et à Stanford. Il a enseigné l’histoire de l’Afrique et d’autres sujets connexes à l’Université de Berkeley, à l’Université de Santa Cruz, à l’Université de San Francisco, à l’Université de Stanford, à l’Université de Syracuse et dans des universités de la République démocratique du Congo, du Mozambique et de la Tanzanie.
Le quota est mort, vive le quota! Ou les vicissitudes de la réglementation de l’exploitation du charbon de bois au Sénégal (Printed)
Birago Diop nous rappelait déjà que « les morts ne sont pas morts! » Cette vérité hypothétique est peut-être valable pour le quota. En effet, malgré son élimination juridique, le quota résiste et continue d’exister. Sa « mort » annoncée tarde à se réaliser. La question n’est plus de savoir si le quota doit « mourir ». Sa « mort » est prononcée comme une sentence que le « bourreau » n’ose pas exécuter. La question est plutôt de savoir combien de temps va encore durer la « lutte contre la mort » que le quota a engagée. Le quota est « mort » juridiquement. Mais il a survécu dans la pratique. Aussi, le quota est-il à l’image d’un être « vivant surnaturel ». Il est né, a vécu, est mort et est ressuscité. Si sa naissance a été précipitée et sa vie tumultueuse, sa mort, elle, a été programmée et sa résurrection était prévisible. En fait, en 1996, le Sénégal se dote d’un code des collectivités locales qui prévoit le transfert de compétences de l’État vers les collectivités locales ; parmi ces compétences, la gestion de l’environnement et des ressources naturelles. Le code forestier de 1998 a clairement exprimé la volonté du législateur de consacrer la décentralisation forestière. C’est ainsi que le système du quota devait être supprimé depuis le 21 février 2001. Il devait être remplacé par l’aménagement qui transfère les compétences de gestion de l’exploitation forestière aux élus locaux. Cependant, les plans d’aménagement ont du mal à se concrétiser. Si, le code forestier du Sénégal de 1998 constitue un cadre propice pour réaliser une décentralisation dans le secteur forestier, conformément à la décentralisation politico-administrative, la décentralisation forestière reste inachevée. Elle reste bloquée en large partie par la survivance du système des quotas.
Santé, société et politique en Afrique (Printed)
La fin des années 1990 et le début des années 2000 ont vu se développer une réflexion globale établissant une relation réciproque étroite entre la santé et le développement économique et social (Murray & López 1996 ; Global Forum for Health Research 2000 ; United Nations Millenium Summit 2000 ; Sachs 2001 ; The World Bank 2001). L’étude des rapports de genre et des dynamiques sociales, culturelles et politiques est aussi apparue nécessaire à la compréhension des problèmes de santé ; tout comme le sont l’analyse des contextes de pauvreté, des situations de tensions ou de violences politiques et celle des enjeux économiques et des rapports de pouvoir à l’échelle nationale et internationale (Schoepf 2004). L’analyse de la situation sanitaire en Afrique fait ressortir le poids énorme des pathologies infectieuses (en particulier le paludisme, la tuberculose, les infections sexuellement transmissibles), de la morbidité et de mortalité maternelles et infantiles et leur développement au cours des dernières décennies des années 1990. De par son ampleur et de par ses impacts, le VIH/SIDA est certainement l’épidémie qui a le plus sévèrement touché l’Afrique au cours de ces deux dernières décennies. A ce tableau s’ajoute le poids des maladies non transmissibles dont l’importance parait grandissante, bien que faiblement documentée. La situation sanitaire en Afrique paraît étroitement associée aux crises multiformes qui affectent divers déterminants sociaux, écologiques, politiques ou économiques de la santé (éducation, cadre de vie, nutrition, accès à l’eau potable, niveau de vie…). Elle met à nu la décrépitude des systèmes de santé qui ploient sous les effets conjugués des contrecoups des programmes macroéconomiques, de l’exode des ressources humaines et des politiques de santé inadaptées aux besoins des individus et des communautés les plus pauvres. La crise de la santé est aussi celle des théories et modèles qui prédominent dans l’analyse et la construction des réponses biomédicales ou socio comportementales et qui demeurent lourdement influencées par les concepts culturels occidentaux. Les systèmes de santé en Afrique portent aussi encore le lourd héritage des paradigmes et des rapports politiques qui ont servi de modèle et d’armature théorique à la médecine coloniale. Ils prolongent des approches qui reproduisent des procès d’exclusion des aspects culturels, sociaux et politiques de la maladie dans les sociétés et communautés locales. En conclusion, il s’agit de re-conceptualiser la question de la santé dans des approches qui intègrent l’analyse des problèmes et la construction des réponses dans des processus sociaux, culturels et politiques de transformation sociale. La recherche africaine sur les problèmes de santé devrait, de ce fait, largement remettre en cause les paradigmes dominants dans lesquels elle se trouve, en grande partie, insérée.
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