D'un point de vue historique, la région de l'Afrique de l'Ouest se distingue comme l'une des régions les plus dynamiques du continent africain. Elle est le résultat d'un long processus souvent contradictoire et toujours contesté de formation, de dissolution et de recomposition d'un État. Ce processus ayant été accompagné, à différentes étapes, de larges mouvements des populations, la sous-région a dû résoudre un certain nombre de préoccupations tenaces et centrales liées à la gouvernance. À des degrés divers, celles-ci ont contribué à forger et à caractériser les systèmes d'État contemporains ainsi que les cultures politiques qui les sous-ten- dent. Elles vont des règles de base pour la constitution des communautés politiques aux modes d'administration des territoires politiquement constitués, en passant par les processus d'intégration des nouvelles populations et d'obtention de leur adhésion. Ces préoccupations se sont étendues aux systèmes d'équilibre des pouvoirs dans l'exercice du pouvoir politique, à l'articulation des droits et obligations des citoyens ainsi qu'à la définition et l'opérationnalisation des règles de succession politique. À bien des égards, la sous-région, depuis le début de l'histoire des formations politiques de l'Afrique de l'Ouest à nos jours, a été régulièrement confrontée à ces questions cruciales, simplement articulées sur le temps, dans des contextes locaux ou mondiaux (qualitativement) différents. Les chercheurs ont, depuis de nombreuses années, cherché à trouver les cadres interprétatifs appropriés pour comprendre la dynamique de la gouvernance en Afrique de l'Ouest - et ailleurs dans le monde en développement. Force est de constater que ces efforts sont, dans la plupart des cas, des tentatives de voir l'Afrique de l'Ouest à travers le regard des autres et non d'analyser les processus complexes qui s'y déroulent comme des résultats contradictoires du contexte et de l'histoire qui doivent être compris en tant que tels et dans ces circonstances spécifiques. Même si le rapport, objet de cette publication n'est pas de critiquer les principaux concepts et théories de la gouvernance, il faut d'ores et déjà avouer qu'il remet indirectement en question les approches qui, pour faire comprendre la gouvernance en Afrique de l'Ouest, procèdent exclusivement ou en premier lieu, en établissant des analogies avec les expériences historiques vécues par d'autres - en particulier, l'Europe et les États-Unis - ou en modélisant ces expériences pour en faire des normes internationales dont on voudrait se servir pour valider ou invalider toute autre expérience de gouvernance.
A la lumière d’une expérience propre, cet ouvrage présente différentes problématiques de gouvernance universitaire en Afrique avec un accent spécifique sur les dynamiques en cours. Il permet de mieux comprendre les mutations aux niveaux des structures de gouvernance des établissements d’enseignement supérieur avec le nouveau management public et les périmètres de responsabilités des dirigeants tant sur le plan du financement, de la formation, que des modes et canaux de délivrance des enseignements et de l’organisation de la recherche. Ce livre propose un outil à la mesure des défis de l’Afrique : la Fondation Africaine pour la Recherche, l’Innovation et la Mobilité (FARIM) fondée dans une certaine mesure sur les orientations du développement durable. Il propose aussi un canevas pour l’élaboration d’un plan stratégique. Pour une meilleure internalisation de l’enseignement supérieur, une attention particulière est portée sur les valeurs ainsi que leur promotion et convoque à la communication.
Cet ouvrage est recommandé à tous ceux qui désirent découvrir le trésor caché dans l’enseignement supérieur. C’est un bon outil pour tous, pour l’ensemble la communauté universitaire, notamment pour ceux qui veulent transformer l’Afrique dans ce contexte de l’économie du savoir, ceux qui dirigent ou veulent diriger les établissements d’enseignement supérieur car quand la résultante des forces en présence ne parvient pas à créer la dynamique, il est fait recours au leader pour indiquer le chemin et y mobiliser le plus grand nombre.
This book discusses various issues related to university governance in Africa, with a specific focus on current dynamics. It provides an understanding of the changes in the governance structures of higher education institutions. The book will appeal to those who wish to transform Africa in the context of the knowledge economy.
Abdou Salam Sall est professeur de Chimie Inorganique spécialisé dans la Chimie Bioinorganique. Il a une expérience de vingt-trois années dans le management universitaire durant lesquelles il a occupé différents postes en tant que Secrétaire Général du Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur du Sénégal (SAES), Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), et expert et consultant de l’enseignement supérieur. Le Professeur Sall est l’initiateur de la Visio-actions de l’UCAD. Il a été de 2013 à 2014, Président du Comité National de Pilotage des Assises de l’Éducation et de la Formation du Sénégal. Le Professeur Sall est auteur de deux ouvrages et co-auteur d’un ouvrage sur l’enseignement supérieur, ainsi qu’auteur ou co-auteur d’une cinquantaine de publications scientifiques.
ISBN : 978 2 86978 722 3
CODESRIA 2017