Le caractère décisif de la courte période du colonialisme et ses conséquences négatives pour l’Afrique découlent essentiellement du fait que l’Afrique a perdu son pouvoir. Le pouvoir est le facteur déterminant de la société humaine, car il est fondamental pour les relations au sein de tout groupe et entre les groupes. Il implique la capacité de défendre ses intérêts et, si nécessaire, d’imposer sa volonté par tous les moyens disponibles. Dans les relations entre les peuples, la question du pouvoir détermine la marge de manœuvre dans les négociations, la mesure dans laquelle un peuple survit en tant qu’entité physique et culturelle. Lorsqu’une société se voit obligée de céder entièrement son pouvoir à une autre société, cela constitue en soi une forme de sous-développement.
Avant qu’une bombe ne mette fin à sa vie à l’été 1980, Walter Rodney avait laissé un héritage puissant. Son ouvrage essentiel, Comment l’Europe a sous-développé l’Afrique, avait déjà apporté une nouvelle perspective à la question du sous-développement en Afrique. Son analyse marxiste allait bien au-delà de l’approche jusqu’alors acceptée dans l’étude du sous-développement du tiers monde. Comment l’Europe a sous-développé l’Afrique est une excellente étude d’introduction pour l’étudiant qui souhaite mieux comprendre la dynamique des relations contemporaines de l’Afrique avec l’Occident.
ISBN : 978 1 906387 94 5
CODESRIA 2013