Parallèlement aux résultats insuffisants des Plans d’ajustement structurel (PAS) et aux critiques théoriques adressées au modèle de base de ces expériences de stabilisation, le consensus de Washington a été surtout remis en question par les expériences de développement en Asie du Sud- Est. En effet, au moment où. la plupart des pays du Tiers-Monde connaissent une forte dépression des dynamiques de croissance et une forte marginalisation dans l’économie mondiale dans les années 80 et jusqu’au milieu des années 90 en dépit de l’application de plusieurs PAS, les économies asiatiques réalisaient des taux de croissance record et réussissaient à améliorer leur insertion internationale en devenant des exportateurs actifs de produits intensifs en nouvelles technologies. Or, les expériences asiatiques étaient d’autant plus importantes que leurs stratégies semblent remettre en cause les recommandations du consensus de Washington et les prescriptions des PAS. En effet, au moment où les PAS recommandaient un désengagement de l’Etat, les pays asiatiques ont bâti leurs succès sur une forte intervention régulatrice de celui-ci. Par ailleurs, lorsque les PAS préconisaient une spécialisation internationale selon le principe des avantages comparatifs et exporter par conséquent des produits intensifs en travail, les économies asiatiques construisaient leur compétitivité sur la base d’une insertion dynamique dans les nouvelles technologies. Enfin, au moment où les institutions de Bretton Woods conseillaient aux économies sous-développées de réorienter leurs dynamiques de croissance vers les marchés externes, les économies asiatiques avaient maintenu des rapports dynamiques et étroits entre les activités liées au marché interne et les activités exportatrices. Ainsi, toutes ces caractéristiques faisaient des expériences asiatiques une véritable antinomie des pratiques et des stratégies de développement suggérées par les tenants du consensus de Washington.
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Hammouda Hakim Ben
ISBNÂ : 0850-6736
CODESRIA 2000