$6
Tenkir Bonger
ISBN: 0850-2633
CODESRIA 1996
Les matérialités contemporaines du religieux aux frontières du privé
Dans les sociétés ouest-africaines, l’espace public est fortement imprégné de religiosités. Il s’y édicte une kyrielle de conduites à tenir susceptibles d’influencer les croyants. Comprendre ces dynamiques religieuses implique de saisir comment ces normes pénètrent la vie privée des individus, et comment les croyants – chrétiens et musulmans – se saisissent de ces normes, les mettent en scène ou les détournent dans leur quotidien. Fruit d’un travail collectif mené dans l’ANR « Priverel », en partenariat avec les universités de Ouagadougou (Burkina Faso), Abomey Calavi (Bénin) et Gaston Berger (Saint-Louis, Sénégal), cet ouvrage s’appuie sur la notion « d’espace privé religieux » pour analyser l’appropriation par les croyants des normes religieuses au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal.
L’Afrique face aux enjeux de la citoyenneté et de l’inclusion: l’héritage de Mario de Andrade
A la 11ème Assemblée générale du CODESRIA qui s’est tenue à Maputo en décembre 2005, Carlos Lopes a prononcé le Discours Cheikh Anta Diop sur ‘L’Afrique face aux enjeux de la citoyenneté et de l’inclusion : l’héritage de Mário de Andrade’ de l’Angola. Il examine la vie et l’époque de Mário Andrade, le nationalisme africain et ses propositions révolutionnaires en plus des triomphes et vicissitudes de la négritude et du panafricanisme. Il analyse les conséquences pour les citoyens de ces pays, l’inclusion et le respect pour les identités. Il conclue son intervention par leurs implications de tous ces facteurs pour les intellectuels africains. A l’instar de Mario de Andrade qui détestait les rites associés au pouvoir et qui avait honte des notions de citoyenneté exclusivistes. Lopes fait une critique sur le nationalisme étroit qui met en danger le panafricanisme. Il fait appel aux intellectuels africains pour la dénonciation de ces pratiques dans l’intérêt des droits universels basés sur le principe que le développement amène plus d’opportunités et de liberté de choix.
Cet ouvrage propose une ethnographie de l’institution carcérale dans trois pays africains et rend compte de ses évolutions/appropriations dans le temps. En décrivant les acteurs avec leurs interactions/transactions, les productions de légitimités et constructions identitaires qui y ont cours, la perméabilité des frontières entre le dedans et dehors, il lève le voile sur la structuration des espaces carcéraux et de l’économie des valeurs qui y circulent et la confrontation des logiques formelles et informelles qui gouvernent leur quotidien. L’approche comparée de cette question sur plusieurs terrains avec diverses approches disciplinaires permet de sortir de l’image d’une prison « africaine » réifiée comme un espace clos, et de l’envisager comme un système de transactions sociales (valeurs, biens, services), de circulations de pouvoirs, de production de statuts, de rapports de domination, dans différents contextes socio-politiques africains. La question de la prison ouvre aussi à la réflexion sur les rapports entre le local et le global. Si les formes diversifiées d’expériences de la prison traduisent des héritages singuliers, elles s’articulent aussi à des cultures politiques contemporaines, avec des modèles de « bonnes pratiques » et des principes gestionnaires « voyageurs » qui participent ainsi à façonner le paysage des systèmes pénitentiaires et à construire les États africains.
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