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Ibbo Mandaza
CODESRIA, 1992, 532 p.
ISBN : 2-86978-003-6 (broché)
Le quota est mort, vive le quota! Ou les vicissitudes de la réglementation de l’exploitation du charbon de bois au Sénégal (Printed)
Birago Diop nous rappelait déjà que « les morts ne sont pas morts! » Cette vérité hypothétique est peut-être valable pour le quota. En effet, malgré son élimination juridique, le quota résiste et continue d’exister. Sa « mort » annoncée tarde à se réaliser. La question n’est plus de savoir si le quota doit « mourir ». Sa « mort » est prononcée comme une sentence que le « bourreau » n’ose pas exécuter. La question est plutôt de savoir combien de temps va encore durer la « lutte contre la mort » que le quota a engagée. Le quota est « mort » juridiquement. Mais il a survécu dans la pratique. Aussi, le quota est-il à l’image d’un être « vivant surnaturel ». Il est né, a vécu, est mort et est ressuscité. Si sa naissance a été précipitée et sa vie tumultueuse, sa mort, elle, a été programmée et sa résurrection était prévisible. En fait, en 1996, le Sénégal se dote d’un code des collectivités locales qui prévoit le transfert de compétences de l’État vers les collectivités locales ; parmi ces compétences, la gestion de l’environnement et des ressources naturelles. Le code forestier de 1998 a clairement exprimé la volonté du législateur de consacrer la décentralisation forestière. C’est ainsi que le système du quota devait être supprimé depuis le 21 février 2001. Il devait être remplacé par l’aménagement qui transfère les compétences de gestion de l’exploitation forestière aux élus locaux. Cependant, les plans d’aménagement ont du mal à se concrétiser. Si, le code forestier du Sénégal de 1998 constitue un cadre propice pour réaliser une décentralisation dans le secteur forestier, conformément à la décentralisation politico-administrative, la décentralisation forestière reste inachevée. Elle reste bloquée en large partie par la survivance du système des quotas.
Le présent ouvrage fait suite à un débat sur cette question, au cours d’un colloque co-organisé par l’Unesco et le Centre africain des hautes études de Porto-Novo sur « La rencontre des rationalités » tenu à Porto-Novo, au Bénin, en septembre 2002, à l’occasion de la 26ème assemblée générale du Conseil international de la philosophie et des sciences humaines (CIPSH). Ont participé à ce débat plusieurs célébrités dont Richard Rorty des États-Unis, Meinrad Hebga du Cameroun, Harris Memel-Fotê de Côte d’Ivoire, et plus de soixante-dix philosophes, historiens, anthropologues, critiques littéraires, psychanalystes provenant de plusieurs pays.
L’industrie musicale au Sénégal : Essai d’analyse (Printed)
Des logiques d’actions plurielles et différentes dimensions sous-tendent la construction du fait musical au Sénégal, produite par plusieurs pôles d’acteurs interagissant entre des structures contraignantes et une relative autonomie. Dans une industrie musicale marquée par de profondes mutations socioculturelles et socioéconomiques, « informel de la musique » et processus de « formalisation » cohabitent de manière problématique. L’industrie musicale, en expansion, est dès lors appelée à s’organiser selon un cadre véritablement formel. La question des droits d’auteur à travers les règles de rémunération et leur application est alors instamment posée. Parallèlement, la politique culturelle de l’Etat, ainsi que les liens, selon diverses modalités, entre champ musical et politique, sont passés en revue. Cet essai tente de poser un certain nombre de questions et se présente en définitive comme une invite à la réflexion et à l’action.
Depuis l’indépendance, le Sénégal s’est lancé dans un mouvement de décentralisation qui a abouti, en 1996, à la régionalisation. La loi ne définit pas la décentralisation, encore moins la régionalisation. Dans le préambule du code des collectivités locales, néanmoins, il est précisé que les nouveaux textes cherchent à promouvoir « des autorités décentralisées et proches des citoyens, libres de leurs décisions, des représentants de l’État sur le terrain dotés de pouvoirs déconcentrés, un contrôle de légalité adapté et rapproché ». Ainsi les régions, à l’image des communes et communautés rurales, sont-elles érigées en collectivités locales, dirigées par des conseillers élus. De plus, dix domaines de compétence – dont la gestion des ressources naturelles et l’environnement – sont transférés aux régions, communes et communautés rurales (RDS 1996b).
Cet ouvrage propose une ethnographie de l’institution carcérale dans trois pays africains et rend compte de ses évolutions/appropriations dans le temps. En décrivant les acteurs avec leurs interactions/transactions, les productions de légitimités et constructions identitaires qui y ont cours, la perméabilité des frontières entre le dedans et dehors, il lève le voile sur la structuration des espaces carcéraux et de l’économie des valeurs qui y circulent et la confrontation des logiques formelles et informelles qui gouvernent leur quotidien. L’approche comparée de cette question sur plusieurs terrains avec diverses approches disciplinaires permet de sortir de l’image d’une prison « africaine » réifiée comme un espace clos, et de l’envisager comme un système de transactions sociales (valeurs, biens, services), de circulations de pouvoirs, de production de statuts, de rapports de domination, dans différents contextes socio-politiques africains. La question de la prison ouvre aussi à la réflexion sur les rapports entre le local et le global. Si les formes diversifiées d’expériences de la prison traduisent des héritages singuliers, elles s’articulent aussi à des cultures politiques contemporaines, avec des modèles de « bonnes pratiques » et des principes gestionnaires « voyageurs » qui participent ainsi à façonner le paysage des systèmes pénitentiaires et à construire les États africains.
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