Le continent africain est riche en ressources minières et énergétiques, mais ces ressources ont été surexploitées dans l'intérêt de l'accumulation étrangère. Pourtant, pour faire marcher leur système de production et payer les importations de consommation, la plupart des pays africains dépendent dans une large mesure des revenus qu'ils tirent des ressources minières et du pétrole. Pourquoi les redevances obtenues à partir des ressources minières et énergétiques n'ont-elles pas pu libérer ces pays de la dépendance extérieure? Cet ouvrage présente neuf études de cas concernant des pays dont l'économie se fonde pour l'essentiel sur les ressources minières. A partir d'approches critiques et analytiques, des chercheurs africains soulignent l'importance de la capacité de production de biens de consommation ainsi que les priorités de tout processus de développement qui se veut orienté vers une plus grande intégration industrielle et une plus grande autonomie technologique. Par la quantité d'information qu'il contient, cet ouvrage apporte ainsi une importante contribution au débat sur le développement et l'industrialisation en Afrique; un débat dont l'absence entraîne une stagnation des politiques de développement et les confine dans un vide théorique.
S. Khennas
ISBN: 2-86978-013-3
CODESRIA 1993
La sécheresse des années 1970 au sud du Sahara et dans le Sahel, ainsi que la famine des années 1980 en Ethiopie ont, de manière tragique et spectaculaire, focalisé l'attention sur la gravité de la crise écologique en Afrique. Avec la télévision, les foyers des pays développés ont pu voir les images d'un continent écologiquement ravagé, auxquelles ils ont généreusement répondu en envoyant de la nourriture, des vêtements et de l'argent aux victimes. Hélas, une fois les caméras parties et l'attention polarisée ailleurs, les problèmes sont restés aussi épineux que jamais. En fait, la crise économique qui sévit actuellement en Afrique est en grande partie considérée par certains comme étant une crise écologique1. Malheureusement, jusqu'à ces derniers temps, un grand nombre d'individus en Afrique tout comme dans la plupart des pays en développement considérant les préoccupations écologiques comme un luxe qui risque de détourner l'attention du problème plus urgent et plus sérieux consistant à réaliser un taux de croissance économique rapide. Cette attitude provient en partie de la conviction que la dégradation de l'environnement est un prix à payer inéluctablement au développement. Encore plus important peut-être, il y a le fait que beaucoup d'individus dans les pays en développement ne pouvaient pas s'identifier au « mouvement écologique » dans les pays plus développés, dont l'impulsion et l'orientation initiales ont été définies comme allant à l'encontre de la croissance et du changement d'attitude notables se sont opérés, comme par exemple la prise de conscience que des mesures destinées à résoudre ou à atténuer la grande priorité. Et pourtant, malgré cette nouvelle prise de conscience, l'Afrique est toujours à la traîne, notamment dans le débat en cours sur les changements écologiques à l'échelle globale.
Salau Ademola T.
ISBN: 0850-2633
CODESRIA 1993